Créée en 2009 à Sciences Po, la Queer Week est un collectif d’étudiant-e-s de Sciences Po et d’ailleurs, rassemblé-e-s autour d’un projet : proposer chaque année un espace d’action et de réflexion autour des genres et des sexualités, pendant une semaine de conférences, d’ateliers, d’expositions et de rencontres. Espaces/Écrans est le thème que nous avons choisi pour organiser cette 7ème édition. Les écrans sont des objets du quotidien, du smartphone à l’ordinateur, en passant par la toile du cinéma. Ils sont le support de représentations diverses : dessins, photographies, vidéos, gifs, mais servent aussi à la communication, via les services de messagerie, à la diffusion d’informations, et à la mise en place de communautés virtuelles avec les réseaux sociaux. Il s’agira pour nous d’interroger les relations géographiques que configurent les écrans. Comme media d’information et de représentation, les écrans permettent à leurs utilisateur-ice-s d’interagir en les mettant en réseau. L’écran réduit les distances géographiques, en proposant un espace virtuel, qui peut rapprocher ses usager-e-s ou les exclure, par des procédés comme le ban ou le cyber-harcèlement. Mais s’il permet de surmonter l’éloignement, l’écran ne supprime pas complètement la géographie des relations de pouvoir. Loin de mettre un terme aux rapports sociaux de genre et de sexualité, les écrans dessinent de nouveaux territoires, virtuels et «in real life» («dans la vraie vie»), qu’on peut s’approprier ou subir. Il s’agira alors de déterminer à quelles conditions les écrans peuvent devenir des espaces de visibilité, de résistance et d’invention.
L’intérêt pour les questions de genre en ville semble se développer ces dernières années et le gouvernement a même sorti en novembre un Plan de Lutte contre le harcèlement dans les transports. Cependant, cet intérêt ne se manifeste quasiment qu’à travers la question du harcèlement de rue. La manière dont le sexisme et la transphobie limitent les possibilités de déplacements et d’occupation de la ville et d’utilisation des lieux de loisir par les personnes qui en sont victimes n’est que rarement évoquée. Quel état des lieux des inégalités et les violences de genre au sein des espaces urbains ? Quelles pistes de réflexion ? Quels objectifs doivent être fixés à nos luttes ?
Alors que les produits toxiques peuplent notre quotidien, s’immisçant dans les produits cosmétiques, l’alimentation, et la sphère du sexuel, il ne s’agira pas de se contenter de dresser un portait pessimiste de la situation. Au contraire, cet atelier participatif en groupe réduit (une vingtaine de personnes) sera l’occasion de découvrir des stratégies simples pour faire de nos orgasmes des éco-orgasmes. Génération Cobayes et Bois d’Amour co-animeront l’atelier afin de répondre à cette question cruciale : "Comment se faire du bien sans se faire de mal ?"
TORRIDE PÉRIPHÉRIQUE c'est ce qui résulte de l'appel à contributions de la Queer Week de cette année 2016. Vous avez été aux environs d'une centaine à nous écrire, on a tout lu, tout regardé, essayé de répondre à tout le monde, et on a sélectionné des choses, sur une échelle entre «super torride» et «pas le moins du monde» (vous verrez bien).
Avec Anne-Charlotte Husson, Ariane Sirota et Sophie Labelle. Alors que le français s'est construit sur une grammaire n'acceptant que deux genres, et que des institutions telles que l'Académie Française promeuvent l'immobilisme, les mouvements queer et féministes actuels luttent contre une langue cissexiste qui invisibilise et invalide les vécus ne correspondant pas à la norme en place. Cette conférence/débat s'interrogera sur les enjeux militants de cette lutte ainsi que les pratiques de cette nouvelle écriture dans nos communautés.
Avec Aphrodite Fur (www.facebook.com/profile) et John Anna (womanstruation.tumblr.com). L’atelier a pour objectif de créer une dynamique commune entre tout.e.s les participant.e.s, de décomplexer et réinterpréter ses propres fluides corporels, de les sublimer, les déguiser, les intégrer à une production plastique/artistique. Nous souhaitons expérimenter une pratique collective dans laquelle l’expérience individuelle sera au cœur de la réflexion. L’atelier se déroulera en 2 parties : création d’un espace safe de discussion et de communication entre les participant.e.s et atelier pratique/artistique. Places limitées (12 personnes, sur inscription).
L’objectif de la Queer Zine Fair est d’amplifier les voix dissidentes & marginalisées dans le milieu de la micro-édition : nous entendons proposer un espace d’expression et de promotion pour toute personne qui s’identifie comme queer. L’idée de cet évènement sera de promouvoir la micro édition queer en France, et de mettre en avant les productions qui respectent l’esprit DIY et militant. En partenariat avec la fanzinothèque bordelaise Disparate (disparate-gallery.tumblr.com). Live-sérigraphie par Billy O Billy (billyobilly.tumblr.com) Atelier participatif création d’un jeu de tarot animé par Hueco (www.hueco.net) et Supercodex - (sur Inscriptions) DJ set Belfaggot (Lotta Anale).
Avec Olivier Rey, fondateur du premier festival de films porno français Only Porn, qui se tient à Lyon depuis quatre ans (www.facebook.com/onlypornlyon) et l’artiste Catherine Corringer (www.catcor.net). Si le porno hétéro et mainstream reste très codifié, il ne doit pas nous faire oublier que d’autres manières de filmer les corps et les plaisirs sont possibles. Des extraits sélectionnés par la programmation d’Only Porn et Smooth de Catherine Corringer seront projetés.
TORRIDE PÉRIPHÉRIQUE c'est ce qui résulte de l'appel à contributions de la Queer Week de cette année 2016. Vous avez été aux environs d'une centaine à nous écrire, on a tout lu, tout regardé, essayé de répondre à tout le monde, et on a sélectionné des choses, sur une échelle entre «super torride» et «pas le moins du monde» (vous verrez bien).
Ce groupe de discussion a pour but de donner un lieu « in real life » de rencontre aux personnes non-binaires pour partager leurs expériences au sein de la société, et de la communauté LGBT+. La discussion sera animée par Raoule Nadeau, militant et écrivain impliqué dans les changements législatifs au Québec et sur la scène communautaire.
Dans un monde binaire et rigide auquel le système pénitentiaire n'échappe pas, les personnes trans incarcérées sont exposées plus que d’autres personnes détenues aux contradictions de l’institution carcérale. Les violences, tant physiques que psychologiques, touchent de nombreuses facettes de la vie quotidienne. Là encore, la transphobie est présente !Acceptess-T, ACMINOP - Action minorités en prison et L’Observatoire International des Prisons - trois associations qui agissent à l’intérieur et à l’extérieur de la prison - nous proposeront un état des lieux concernant la situation des populations trans et plus généralement LGBT incarcérées, et nous expliqueront les actions qu’elles mènent au quotidien - entre petites victoires et déceptions- ainsi que ses propositions sur le long terme pour changer un système qui s’avère oppressif.
Quelle vie en France alors que l’on a dû fuir son pays pour assurer sa sécurité physique ou accéder au soins ? Des réfugié.es LGBT+ nous parleront des problématiques auxquelles ils/elles/iels sont confronté.es en France, tant au niveau administratif (difficulté dans l'obtention du statut de réfugié.e, accès aux aides …) que social (difficulté d’ intégration dans un pays dont on ne parle pas forcément la langue, et où on n’a pas choisit de vivre, rôles complexes des diasporas…). La question des solidarités sera aussi posée avec Les Lesbiennes dépassent les frontières, Acceptess-T et l’ARDHIS.
Avec Léa Dorion et Charline Rigault. Les intervenantes se proposent de vous parler de leur démarche qui lie recherche et militantisme. En revenant sur leurs expériences personnelles elles tenteront de donner un éclairage sur les bénéfices et les challenge que posent cette double posture. Léa Dorion est en thèse à dauphine en théorie des organisations, et s’intéresse à la manière dont les organisations féministes articulent théories féministes et queer et action collective. En 2ème année de master à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, en "Genre, Politique et Sexualité" Charline Rigault travaille sur les organisations étudiantes féministes et souhaite développer ce sujet en thèse l'année prochaine.
Avec Diane Sophie Girin membre de The Muslim Think Tank, Leila Alaouf membre du think tank Different ainsi que du collectif Femmes dans la Mosquée, Judith Ijtihad Lefebvre Membre du Collectif des Féministes pour l’Egalité et Nassr Eddine Errami co-fondateur de l'EQMN (european queer muslim network) et formateur pour The Inner Circle. Si l'association des termes "féminisme" et "islamique" a pu paraitre contradictoire dans les cercles académiques ou militants nous ne reviendrons ni sur les polémiques ni sur les attaques mais au contraire nous interrogerons comment cet intitulé fait sens pour celles qui s'en revendiquent. Nous explorerons les théories développées par des femmes engagées autour du référentiel religieux musulman ainsi que les pratiques qui en découlent en France et ailleurs. La question des solidarités nous mènera du côté des pratiques numériques ainsi que des alliances avec des féministes queer de manière ponctuelle.
Avec Anaïs Bohuon et Karine Espineira. Qu'est ce qu'un corps de garçon ? Qu'est ce qu'un corps de fille ? Notre société, en voulant absolument catégoriser les gens en deux groupes, impose une police des corps dont les personnes trans, intersexes et/ou ne répondant pas aux canons occidentaux de féminité et masculinité sont les premières victimes. A travers le sport, où cette exigence est accrue, nous pointerons les brèches d'un système qui se prétend nature.
Avec Chahine Icöne, Brice Dellsperger, LEOPOLD, Lester, Andres Salgado, bruce, Lionel Soukaz, Fred Morin, FLAWD, Gabriel Desplanque, Camille Zéhenne, Cayetano Espinosa, Jérémy Piette, Benjamin Dufrene, Geofrfoy dedenis, Mr. & Mrs. Keith Murray, Willard Maas, Aurore Le Duc. www.lesfroufrousdelilith.com www.facebook.com/lesfroufrousdelilith Dressed To Kill, naked To love, des mélopées gonfleront sur les amygdales au bord des microphones, des calicots envelopperont les objectifs, les actionnistes feront l'amor au présent à coups de griffes et de talons. Les vidéos papillonnent contre les murs bistrés du Péripate et nos slogans y bourdonneront, jusqu'à ce que tu crèves, sale chien du patriarcat.
Les séries télé perpétuent des mythes sur les agressions sexuelles allant du non=oui jusqu'au viol comme outil scénaristique pour pimenter la série. Marion et Sabrina vous convient à un atelier participatif pour réfléchir collectivement à ses questions. Spoïler Alert : des extraits de Jessica Jones serons présentés. Le visionnage en amont n'est pas un pré-requis.
Avec Ovidie, auteure et réalisatrice et Thomas Bornot, réalisateur du documentaire "Love me Tinder" et producteur du documentaire réalisé par Ovidie "A quoi rêvent les jeunes filles?". Après une adolescence militante au sein de groupes d'ultra-gauche et des études de philosophie, Ovidie choisit à l'âge de dix-huit ans de réaliser des films sexuellement explicites. Partant du principe qu'il serait suicidaire de laisser la pornographie uniquement aux mains des hommes, elle se fixe comme objectif de mettre en scène une sexualité réaliste et éthique. Elle développe alors un concept de pornographie féministe et réalise une dizaine de fictions explicites entre 2000 et 2015 pour la Canal +, marchant sur les plates-bandes d'un territoire très masculin.
Par l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (appas). Avec Hélène Lecomte, Akim Boudaoud et Marcel Nuss. Pensez-vous que l’être humain puisse vivre sans émotions, sans attachement et sans affection ? Pouvons-nous envisager un instant une vie dépourvue de liens et de contacts ? Et pourtant, dès l'instant ou la personne est touchée par une incapacité et devient dépendante d'autrui, le premier tsunami éradique sa sexualité. Le réalité est qu'il devient aux yeux des autres, asexué, sans intimité, sans besoins affectivo-émotionnels encore moins de sexualité, elle n'a pas le choix. Échangeons entre nous et faisons évoluer notre regard.
Avec Romain Vallet (Hétéroclite), Arnaud Alessandrin (Miroirs/Miroir), Jérémy Patinier (Des Ailes sur un tracteur) et Marie Kirschen (Well, Well, Well). Quels rôles pour la presse écrtie LGBT+ aujourd’hui en France ? Quels enjeux ? En mettant en avant la diversité de la presse LGBT+, cette table ronde tentera de cerner la place de celle-ci au sein de la communauté LGBT+ et de la presse mainstream.
Pour votre plus grand plaisir et l’enfantement d’une soirée qui sorte des cadres établis, Confluences s'associe avec Polychrome et la Queer Week dans le cadre du cycle «ALÉA» orchestré par le label Darling Dada. Etape nocturne avant la journée de clôture de la Queer Week du lendemain, il s’agira ce soir-là de mettre en valeur ce que partagent et ce qui réunit ce panel d’acteurs hétéroclites en présence : un certain goût pour la transgression et la créativité, qui se joueront sur scène sur le terrain du genre et de la sexualité !
Avec Les Lesbiennes Dépassent les Frontières, et FièrEs.
L’entraide et la création de réseaux de solidarités font partie des actions de ces deux associations. Coalitions temporaires ou nécessités face à une société hétéropatriarcale ? Altruisme ou actes politiques ? A travers le fonctionnement et les actions menées par ces collectifs, nous questionnerons les solidarités.
La séance commencera par la projection du documentaire de Stéphane Gérard « Rien n’oblige à répéter l’histoire ». Quarante-trois ans après les émeutes de Stonewall, ce film tente de comprendre comment la communauté LGBT+ fait perdurer aux Etats-Unis son projet de transformation sociale. Grâce à des témoignages et des images d’archives, le documentaire dévoile la diversité des stratégies utilisées (création artistique, militantisme, espaces communautaires…), des imbrications de luttes (contre le Sida, contre le racisme…) et des pensées politiques qui structurent le mouvement LGBT+. La projection sera suivie d’une pause de quinze minutes lors de laquelle vous êtes libre de venir/partir/vous détendre. Nous enchainerons à 19h par un débat entre le réalisateur, Massimo Prearo et Amandine Delépine sur la mémoire des luttes LGBT+ en France. Projection à prix libre (prix conseillé : 2 euros).
Le Collectif Jeune Cinéma s'associe à la Queer Week pour présenter (à nouveau) une sélection de courts-métrages issus de What's Your Flavor ? Un appel à films expérimentaux LGBTIQ, lancé début 2015. Un programme de films qui partent d'une perspective queer pour exposer les nouveaux enjeux auxquels font face plusieurs identités : masculinités et féminités, différents physiques, origines ethniques et géographiques... La colonisation affecte-t-elle les modes de rencontres des gays ? Quels liens existent entre la pop star Justin Bieber et le parcours trans' ? Comment la surveillance sécuritaire affecte la vie des queers et comment peuvent-ils y résister ? A travers leurs subjectivités, ces cinéastes explorent l'histoire et le futur de la représentation de ces minorités dans la minorité. Entrée 2 euros.