La Queer Week est un festival annuel qui propose chaque année à Paris une semaine de conférences, ateliers, débats, projections, expositions et rencontres autour des genres et des sexualités. Elle s’est construite au fil des années comme une plateforme importante et nécessaire, portant les voix d’intervenant.e.s d’horizons divers. À chaque édition, universitaires, activistes et artistes sont invité.e.s à transmettre leurs recherches, savoirs, expériences et productions.
Initialement née à Sciences Po, la Queer Week en est aujourd’hui à sa huitième édition et a pour thématique : TRAJECTOIRES. La Queer Week s’interroge et cherche les moyens de formuler les réponses à ces questions cruciales : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? De l’effervescence de la jeunesse des années 1960 au grand silence des mort.e.s du SIDA jusqu’au renouveau des années 1990 et l’accès à la culture populaire de masse des années 2000, de la marginalisation à la normalisation, de la contestation au “droit à l’indifférence”, du FHAR et des Gazolines à Act Up puis au “mariage pour tous”, une version de l’histoire de nos luttes s’est imposée. Une partie de la nouvelle génération a pour volonté de poursuivre certains des élans militants portés par ses aîné.e.s. Quelles lignes de force tisser, quelles généalogies dessiner, quels réseaux spatiaux cartographier afin de soutenir cette ambition ? Quelle(s) mémoire(s) archiver, diffuser, faire vivre et où les trouver, chez qui les trouver pour faire vivre cet héritage ?
Ouverte à tous et à toutes, la Queer Week est indépendante dans sa programmation et sa gestion courante. Nos soutiens ont été multiples au long des éditions (voir plus bas). Et cette année, en plus de Sciences Po, notre partenaire historique, nous sommes particulièrement fièr.e.s de compter l’Université Paris 8 parmi nos soutiens.
Compte tenu du climat politique actuel et potentiellement à venir, nous avons souhaité pour cette année une Queer Week toujours plus militante, toujours plus solidaire, toujours plus proche des débats cruciaux qui traversent notre communauté, toujours plus ancrée dans un héritage contestataire que nous voulons faire vivre, toujours plus consciente des enjeux politiques liés à la situation des minorités en France.
BISOUS
Toute l'équipe de la Queer Week
Pour cette 8ème édition, nous avons l’immense honneur d’avoir pour marraine notre « bonne fée (…un peu sorcière) » Helene Hazera.
Helene se présente :
Helene Hazera est née à Paris en 1952. Père ingénieur mère fonctionnaire. En 1973 elle rejoint le FHAR où elle fait partie du groupe informel des Gazolines. En 1975 elle assume sa transidentité, le rejet social lui vaut quatre ans de prostitution. En 1978 Michel Cressole la fait rentrer à Libération où elle reste jusqu'en 2000, année où elle devient productrice à France Culture d'une émission sur la chanson francophone. Contaminée HIV, elle rejoint Act Up-Paris en 1998 où elle anime la commission trans. Helene Hazera aime la culture, la culture francophone mais aussi la culture arabe, chinoise, toutes les cultures, en se méfiant des hégémonies. Elle a toujours aimé la poésie sous toutes ses formes.
« C'est courageux à la Queer Week de m'avoir fait venir car, si le mot queer équivalent de LGBTI ne me dérange pas, à la déconstruction du genre je préfère la lutte contre les discriminations ».
Notre budget prévisionnel est de 6000€ hé oui ! Un festival sur 10 jours ce n'est pas gratuit malgré toute la bonne volonté du monde et le travail sans relâche des bénévoles. Une partie de nos dépenses sera financée par Science Po, l'Université Paris 8, les soirées de soutien à la Mutinerie et aux Souffleurs mais vos dons seront décisifs.
Projection de trois classiques de l'activisme parisien issus des archives du centre Simone de Beauvoir :
- Le F.H.A.R. (Carole Roussopoulos, 1971, 26 min)
- Kate Millet parle de la prostitution avec des féministes (Catherine Lahourcade, 1975, 20 min)
- Manifestation contre la répression de l'homosexualité : juin 1977 (Le lézard du péril mauve et la pamplemousse rose, 1977, 21 min)
Il s'agira pour nos intervenant.e.s de dresser un état des lieux des stratégies adoptées par les mouvements activistes queers en 2017 afin de les faire connaître ?et de peut-être encourager des vocations?
Intervenants : Gwen Fauchois, Cy Lecerf Maulpoix.
La journaliste et activiste Hélène Hazéra, “bonne fée (...un peu sorcière)” de la Queer Week 2017, montre et commente des extraits de films rares choisis par ses soins sur YouTube (Chine, Turquie, Iran, Amérique latine, Egypte, cinéma classique), ayant trait au genre et à la sexualité (mais pas que)
*En partenariat avec Polychrome.
* Modération de Paul Kaplan
Projection du film MAMAN suivi d'une conférence avec Fatima Khemilat doctorante à Sciences-Po Marseille; Lise Sygnavong, diplômée d’école en journalisme; Marie-Paule Saki, doctorante en Histoire à Paris 8; Hamida Akliouche, masterante de la faculté de Créteil (UPEC) en classe sélective d’Administration Publique Internationale. Regards et parallèles de leurs expériences en tant que femme racisée dans leurs écoles et comparaisons avec leurs voyages en dehors de la France.
Intervenants : Fatima Khemilat, Lise Sygnavong, Marie-Paule Saki, Hamida Akliouche
Marchons à la découverte de lieux queer et/ou queer friendy de la capitale. La rando queer est limitée à 15 personnes.
Inscription obligatoire :)
Projection de trois documentaires :
- Instant de vie : portrait d'Hélène Azenor de Claudie Lesselier, 1987, 21 min (VOF), Jacques Vandemborghe
- Pour Mémoire : portrait de Rolande Aurivel de Claudie Lesselier, 1988, 25 min (VOF).
Ces deux films sont issus des archives du Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir. Ils sont suivis par une projection du film Nathalie Magnan (théoricienne des médias) de Monstre, 11 min.
Entrée libre (dons libres)
Avec Carmo Gê Pereira, éducatrice sexuelle LBGT+ et féministe, organisera un atelier sur “safe sex for open minds”.
sur inscription dans la limite des places disponibles
Marie Mercat-Brun et Réjane Sénac reviennent sur les performances de genre au travail, les politiques anti-discrimination et leur efficacité, ainsi que sur le concept universaliste de fraternité d'un point de vue queer.
Inscriptions obligatoires ici (vigipirate)
Cette table ronde vise à aborder la question de l'accompagnement à la sexualité par les concerné.e.s. Bousculer les représentations liées au corps handicapé, et aux différents chemins concernant l’accessibilité et la vie sexuelle, sensuelle et intime en France.
Avec Judith Aregger, accompagnante sexuelle indépendante et formatrice d’adultes en Suisse et en France, travailleuse sociale hors murs, CAS en sexologie clinique et Patricia Assouline regard en qualité de femme en situation de handicap, lesbienne, sur l’accompagnement à la sexualité
« Yes, we fuck ! » est un documentaire realisé par Antonio Centeno et Raúl de la Morena, qui veut aborder la sexualité des personnes avec diversité fonctionnelle, ditEs « handicapéEs ». Ce n’est pas seulement un documentaire, mais aussi un projet où les personnes participent, discutent, et surtout questionnent. De plus, le processus d’élaboration sert aujourd’hui à tisser des alliances entre différents collectifs qui travaillent d’une façon politique avec les questions liées au corps et à la sexualité (diversité fonctionnelle, feminismes, transfeminismes, LGBT, queer, intersex, grossEs, et d’autres).
Prix du meilleur documentaire au Porn Film Festival de Berlin, 2015.
Inscriptions obligatoires ici (vigipirate)
Cet atelier a pour but de commencer une discussion bienveillante avec son propre corps. Hors des normes, hors des injonctions patriarcales, virilistes, sociétales, genrées, comment aimer son corps aujourd’hui, au moment présent ? Nous proposons une bulle de réconciliation avec les corps malmenés par les injonctions, un voyage à travers les saisons de nos corps : avant, après, maintenant. Il s’adresse à tous les corps et à tous leurs cerveaux attachés.
L’atelier a pour but de faire vibrer d’un autre son les parties les plus difficiles de nos corps, rendre vivant un ventre toujours caché, explorer le chemin des vergetures, etc.
Sur réservation dans la limite des places disponibles.
Un atelier de confections de sortilèges organisé par le collectif queer et féministe Brigade du Stupre.
L'atelier est limité à 15 personnes, inscriptions obligatoires.
Chloé Delaume récitera des extraits choisis de son dernier roman, Les Sorcières de la République.
Rituel de queer empowerment de Jah Egregius et David Perrot. Il s’agira de rendre le pouvoir à la communauté queer à travers un conte poétique et un rituel. La performance durera 50 minutes environ, associant théâtre et sorcellerie traditionnelle.
Dans un workshop d’initiation de 3h, Alex Bakushi (DirtyVonP), professeur à l’Ecole des cordes, après une démonstration, vous proposera un apprentissage débutant du bondage japonais, le shibari. On insistera sur la connexion et la manipulation du corps du partenaire, l’apprentissage des noeuds et des cordes.
Animé par Alex Bakushi. Ouvert à tou.te.s. Venir en duo si possible.
Atelier limité à 16 places sur réservation (12€ de participation).
Au Japon, le genre nommé shokushu ero (触手エロ) – « érotisme du tentacule » – nourrit une importante production d’œuvres et d’objets masturbatoires qui convient les figures radicales de l’altérité : celles des monstres octopodes venus de l’espace et des visiteurs à ventouses animés par le désir de contaminer l’humain.
S’appuyant sur l’étude des jouets sexuels en forme de tentacules, Agnès Giard ouvre une piste de réflexion sur ce que les
objets destinés au plaisir dit « solitaire » ont à nous dire sur le rapport à l’autre dans la culture japonaise. Ces jouets nommés « trous tentacules » (shokushu hôru, 触手ホール)) réactualisent un thème – celui des femmes violées par des pieuvres – très populaire à l’époque Edo (1600-1818), durant laquelle les frontières sont fermées aux étrangers. S’agit-il d’un hasard ? A quelle géographie symbolique, délimitée par quelles frontières invisibles, les
fantasmes d’agression sexuelle poulpoïde renvoient-ils ? L’étude des usages et des représentations des « trous tentacules », cette étrange catégorie d’objets, sera le révélateur des lignes de tension qui parcourent la culture japonaise, aux frontière respectives du genre, de l’espèce et du vivant.
Inscription obligatoire ici (vigipirate)
Sadomasochisme : jeu de rôle et de pouvoir ou paraphilie incurable ? Une découverte collective et ludique des aspects érotiques, politiques, énergétique et comique de la sexualité libre et fièrement perverse. Prérequis pour la participation : d'étranges fantasmes et une volonté de jouer. Moins de mots, plus d'exercices, et une partie "tantra"
Atelier animé par Nita
Atelier limité à 20 places sur réservation (prix libre).
Les puppies et handlers de gaydogtraining.com organisent une initiation au jeux de rôles entre chien.e.s et maîtres. Ouvert à tou.te.s.
Tickets en prévente 7€. Réservé à un public majeur
Intervention de Nadia Ahmane, qui analysera le queer dans les séries TV
lors d’une Pop conférence d’une heure, puis, après une reprise de Nelly Quemener, table ronde sur le thème du queer et des médias. Nelly Quemener, chercheuse en sociologie des médias de masse, proposera elle une analyse du queer dans les médias et dans la culture populaire.
Omniprésente et pourtant objet de tabou, la pornographie participe directement à l’éducation à la sexualité. Mais le porno mainstream n’est pas un juste support masturbatoire : c’est une industrie asphyxiante, hétéro et éloignée de la réalité. Face à ce constat, les diverses facettes du post-porno s’attachent à nous rappeler qu’il y a des sexualités, des corps, des fantasmes. Entre expérimentations et provocations, le post-porn prend à bras le corps nos catégories et met le doigts sur leurs limites. Du porno oui, mais pour tous les goûts! Avec Florian Vörös, chercheur en post-porn, Sarah de Vicomte (réalisatrice de porno lesbiens) et autres à venir - Organisé en partenariat avec Garçes, dans le cadre du Cycle sur la sexualité
Dans le cadre de réflexions sur la mondialisation, le néolibéralisme et la précarité, Jules Falquet présentera son dernier livre Pax neoliberalia, Sam Bourcier son prochain livre Le Triangle et la Licorne tandis que Barbara de Vivo et Roger Fiorilli évoqueront les stratégies de lutte mises en places par les mouvements transféministes italiens contre la précarité.
12h-18h30 - La Colonie
Projection des films diaspora/situations et assise à une table de l'artist, vidéaste et poète Tarek Lakhrissi.
Discussion sur les conditions matérielles des trans non blancHEs en France, leur place et leur contribution aux luttes révolutionnaires, et l'élaboration de stratégies politique dans le contexte actuel. Le panel est organisé par trois activistes trans non blancHEs impliquéEs dans des groupes politiques antiracistes et des quartiers populaires. Seuls des enregistrements audios seront autorisés pour cette session (photos et vidéos interdites).
Cette communication vise à ouvrir le champ queer à des critiques décoloniales qui sont devenues urgentes. Situant notre analyse sur le labeur collectif requis pour l’accomplissement de la compilation de notre anthologie, nous réévaluons le trajectoire de celle-ci qui s’intitule Decolonizing Sexualities: Transnational Perspectives, Critical Interesections Eds. Sandeep Bakshi, Suhraiya Jivraj, Silvia Posocco. Counterpress: Oxford, 2016. *En anglais traduit en français*
Dr Sandeep Bakshi, University of le Havre
Dr Suhraiya Jivraj, University of Kent
Dr Silvia Posocco, Birkbeck, University of London
Cette présentation traitera de la nécessité urgente de construire des alliances à l’heure actuelle, dans notre contexte de colonialité, capitalisme, racisme, islamophobie, sexisme et misogynie, et aussi de guerre, de politiques anti-immigré-e-s et anti-réfugié-e-s, de montée de la droite, et de nouvelles formes d'homonormativité, d’homonationalisme et d’homotransnationalisme, qui nous séparent. Elle abordera une gamme d'obstacles que nous affrontons. Qu’est-ce que la solidarité? Comment peut-on la forger ensemble? Après la présentation, le public sera invité à s’engager dans une longue discussion. Ensemble.
12h-18h - La Colonie
La micro convention de tattoo rassemble des tatoueurs queer, de France et d’ailleurs, qui proposeront une planche de flash tattoos spécialement pour l’évènement. Un “flash” désigne un tattoo dont le design a é préparé à l’avance par l’artiste. Prise de rendez-vous directement avec les tatoueurs, sur place ou en avanceté.
Confirmés : Sans bavures, Maison Hefner, Gary, Uve the kid, Dwan Ipomée, Marion Bouits. Prise de RDV sur place ou en avance.
L’objectif de la Queer Zine Fair est d’amplifier les voix dissidentes & marginalisées dans le milieu de la micro-édition : nous entendons proposer un espace d’expression et de promotion pour toute personne qui s’identifie comme queer. L’idée de cet évènement sera de promouvoir la micro édition queer en France, et de mettre en avant les productions qui respectent l’esprit DIY et militant. Nous entendons également visibiliser des initiatives politiques radicales au regard de l’histoire de la culture zine, en questionnant notamment la place de cette culture très anglo-saxonne dans le contexte francophone. Appel à projet jusqu'au 3 mars !
Cette année on s'associe à Kapsule pour vous organiser une soirée de clôture longue, dense et BONNE ! Surprises à venir, musique déjà prévue :
LINE-UP
► AUBRY
► Marion - Dj
► POLYESTER
► VIKKEN
► Leslie Barbara Butch
► Diis Paradiis
► Corrine - and co
► Reno - Dj
CLUB
► SOTTOH
Kapsule, Boukan Records
► PHO.NX
Kapsule
► SOUCHE
Kapsule, Lezart Records