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Performance et rencontre François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant

Observatoire Camille Flammarion – 32 Avenue de la Cour de France – Juvisy-sur-Orge – Coupole
17 mars 19h – 22h
Performance et rencontre

Avec Symphonia harmoniae caelestium revelationum, Marie-Pierre Brébant et François Chaignaud formulent le rêve de jouer – par coeur -l’intégralité de l’œuvre musicale de Hildegard Von Bingen (1098-1179), dans une version réinventée pour voix et bandura. Indissociables de l’univers mental et perceptif de son époque (le XIIème siècle rhénan), les envolées visionnaires, aériennes et méditatives des 69 mélodies qu’elle a composées dans une esthétique grégorienne innovante semblent appartenir à un autre monde, que la modernité occidentale a qualifié d’oriental et apparaissent comme une anomalie.

Parce que c’est l’une des rares femmes dont le nom a traversé les siècles dans une histoire largement écrite au masculin. Parce qu’inspirée par de puissantes visions, elle développe l’idée d’un lien cosmique indéfectible entre l’Univers et l’Homme, aussi bien au sein d’ouvrages de médecine que dans une littérature initiatique illustrée d’enluminures saisissantes et des compositions musicales. Mais laisser cette musique aux propriétés extatiques, curatives et hypnotiques, envahir notre présent sans la reléguer aux espaces spécialisés auxquels elle est aujourd’hui réservée, exhumer ces sons et ces pensées, est aussi une façon de faire vaciller notre monde, nos certitudes, et de ré-exercer nos perceptions. Marie-Pierre Brébant imagine une adaptation de ces monodies pour voix et bandura. La bandura est un instrument ancien en provenance d’Ukraine qui convoque l’étrange réminiscence de l’antique et du céleste et dont les migrations d’Est en Ouest troublent les pistes.Spécialement pour la Queer Week, ils proposent de partager une étape de ce projet au long cours, dans la coupole de l’observatoire Camille Flammarion, avec un récital construit à partir des neuf premières pièces (9/69) recueillies dans l’œuvre d’Hildegard Von Bingen. Ils collaborent avec la maison Maureunrol’s basée à Riga, qui crée pour eux un costume entre l’Arte Povera, le street wear et l’hallucination. Sculpture visionnaire, danse et récital à la fois, cette performance s’appuie sur la mémoire d’un répertoire, d’une histoire et de manuscrits qui illuminent notre présent et qu’il est urgent de ne pas laisser aux fanatiques, aux nostalgiques ou aux spécialistes.



Jauge limitée à 10 spectateurs par représentation.


La dernière représentation sera suivie d’une rencontre avec F. Chaignaud et M-P. Brébant (discutante: Camille Back)

Inscription sur : https://www.helloasso.com/associations/queer-week/evenements/symphonia-harmoniae-caelestium-revelationum-9-69

Crédit photo: Bruno Simão

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